Textes

Dans notre dojo de Clermont-Ferrand comme dans tout les lieux de pratique zen en France, au Japon ou ailleurs, la séance de méditation se clôt par une courte cérémonie rappelant l’essence de notre pratique et remerciant ceux qui ont permis de transmettre le dharma.

   Ce sûtra, parfois nommé simplement le “sûtra du cœur” est l’un des plus importants du bouddhisme Mahâyâna, il est au centre de l’ensemble de textes appelé “Perfection de la Sagesse” (prajñâ pâramitâ). Il est chanté tous les jours après zazen dans les temples et dojos.

Maka Hannya Haramita Shingyo
Kan ji zai bo satsu. Gyo jin han-nya ha ra mi ta ji. Sho ken go on kai ku. Do is-sai ku yaku. Sha ri shi. Shiki fu i ku. Ku fu i shiki. Shiki soku ze ku. Ku soku ze shiki. Ju so gyo shiki. Yaku bu nyo ze. Shari shi. Ze sho ho ku so. Fu sho fu metsu. Fu ku fu jo. Fu zo fu gen. Ze ko ku chu. Mu shiki mu ju so gyo shiki. Mu gen ni bi ze-shin ni. Mu shiki sho ko mi soku ho. Mu gen kai nai shi mu i shiki kai. Mu mu myo yaku mu mu myo jin. Nai shi mu ro shi. Yaku mu ro shi jin. Mu ku shu metsu do. Mu chi yaku mu toku. I mu sho toku ko. Bodai sat-ta. E han nya ha ra mi ta ko. Shin mu kei ge mu ke ge ko. Mu u ku fu. On ri is-sai ten do mu so.Ku gyo ne han. San ze sho butsu. E han-nya ha ra mi ta ko. Toku a noku ta ra san myaku san bo dai. Ko chi han-nya ha ra mi ta. Ze dai jin shu. Ze dai myo shu. Ze mu jo shu. Ze mu to do shu. No jo is-sai ku. Shin jitsu fu ko. Ko setsu han-nya hara mi ta shu. Soku setsu shu watsu. Gya tei gya tei hara gya tei. Hara so gya tei bo ji so wa ka. Han-nya shin gyo.

Lorsque le bodhisattva de la Grande Compassion, Avalokiteshvara pratique la profonde prajñâ pâramitâ, il voit que les cinq agrégats sont tous vides et se libère de toutes les souffrances. Shâriputra, les formes ne sont pas différentes du vide, le vide n’est pas différent des formes, les formes sont le vide, le vide est les formes. Il en va de même des sensations, des perceptions, des constructions mentales et des consciences. Shâriputra, tous ces éléments ayant l’aspect du vide, ils n’apparaissent ni ne disparaissent, ils ne sont ni souillés ni purs, ils ne croissent ni ne décroissent. C’est ainsi que dans le vide, il n’y a pas de forme ni de sensation, de perception, de construction mentale et de conscience. Il n’y a pas d’œil, d’oreille, de nez, de langue, de corps ni de mental. Il n’y a pas de forme, de son, d’odeur, de saveur, de tangible ni d’élément. Il n’y a pas de domaine du visuel et ainsi de suite il n’y a pas de domaine de la conscience mentale. Il n’y a pas d’ignorance et non plus cessation de l’ignorance et ainsi de suite il n’y a pas de vieillesse ni de mort et non plus cessation de la vieillesse et de la mort. Il n’y a pas de souffrance, d’origine, d’extinction ni de chemin. Il n’y a pas de connaissance et pas plus d’obtention puisqu’il n’y a rien à obtenir. Comme le bodhisattva s’appuie sur la prajñâ pâramitâ, son esprit ne connaît plus d’empêchement et comme il ne connaît plus d’empêchement, il est dénué de crainte. Libéré des méprises et des pensées illusoires, il accède au nirvâna. Comme les bouddhas des trois temps s’appuient sur la prajñâ pâramitâ, ils atteignent le plus parfait éveil. Sache donc que la prajñâ pâramitâ est la grande formule magique, la grande formule du savoir, la formule suprême, la formule inégalée qui permet de supprimer toutes les souffrances, elle est vraie et non pas vaine. Par elle il est possible d’atteindre l’essence de toute vérité : Aller, aller, aller ensemble au-delà du par-delà, jusqu’à l’accomplissement total de la Voie.

Ce sûtra représente l’idéal du pratiquant bouddhiste : libérer tous les êtres en pratiquant les enseignements du Bouddha, en éclairant ses propres illusions et en réalisant sa nature de Bouddha.

Shu jo muhen sei gan do
Bon-no mujin sei gan dan
Ho mon muryo sei gan gaku
Butsu do mujo sei gan jo

Les quatre voeux du bodhisattva
Si nombreux que soient les êtres sensibles, je fais le voeu de les libérer tous
Si nombreux que soient les illusions, je fais le voeu de les vaincre toutes
Si nombreux que soient les Dharmas, je fais le voeu de les acquérir tous
Si parfaite que soit la voie du Bouddha, je fais le voeu de la réaliser

Ce sûtra est une marque de gratitude pour tous les bouddhas et patriarches. On le récite traditionnellement après la dédicace (eko).

Ji ho san shi i shi fu
Shi son bu sa mo ko sa
Mo ko ho jya ho ro mi

A tous les bouddhas

A tous les bouddhas passés, présents et futurs dans les dix directions,
A tous les bodhisattvas et les patriarches,
Le sutra de la Grande Sagesse qui permet d’aller au-delà.

A la fin du zazen, on chante trois fois ce sûtra dédié au kesa. Le kesa est l’habit de Bouddha, vêtement de l’éveil transmis de maître à disciple et porté par les moines. À l’origine, c’est un assemblage de pièces de tissus usagés, lavés, teints et cousus soigneusement de façon traditionnelle. Lorsqu’on récite le Takkesa Ge assis en posture de méditation, on porte ce vêtement à la dimension la plus haute.

Dai sai geda puku
Muso fukuden e
Hi bu nyorai kyo
Kodo sho shu jo

Le sûtra du Kesa

Ô vêtement de la Grande Libération
Kesa du champ du bonheur illimité
Je reçois avec foi l’enseignement du Bouddha
Pour aider largement tous les êtres sensibles